Kylie Walters joins forces with five outstanding artists, dancers, musicians, singers, actors for Hollywood Angst, a highly physical performance incorporating live music, dialogue, movement and song. Hollywood the ultimate dream factory; Hollywood, where imagination takes its revenge on a reality which escapes us. Fascinating and perverse, Hollywood Angst makes us witnesses to the dark and corrosive incarnation of six Hollywood archetypes stranded in an arena where the illusions of a rancid “star system” are played out. With stupor, candour, manipulation or violence the protagonists seem powerless players in the unfolding of their own destiny. The subconscious is handcuffed to the palpitating heart of a nightmare. The show, inspired by the cinematic world of David Lynch, delves amongst the perversions of Hollywood’s dream factory, excavating morbid situations and blurring mental landscapes between spurts of dialogue and dark physicality. By means of working with the cult film, Mulholland Drive (2001) which has influenced sensibilities “en masse” the work accesses a sort of collective cultural consciousness – fiction influencing reality and reality breeding fiction. Courrier, July 2008, Dominique Hartmann interviews Kylie Walters: «I’m fascinated by the recurring archetypes Hollywood serves us, by those fictional landscapes which stay etched in our imaginations and induce sensations of déjà-vu. Above all, that these impressions create a third dimension which exists in the cracks between reality and fiction(…)» «What I love about this phenomena is the charge of energy, the freedom it generates and to which we normally don’t have access. But that third dimension also has something frightening about it because each of us flirts with the «impostor» in ourselves, with the desire to derail our own «scenarios», to play it for real in fact.
Kylie Walters s’entoure de cinq artistes danseurs, musiciens, chanteurs, acteurs pour Hollywood Angst, spectacle librement inspiré de l’univers de David Lynch. Cette référence à l’esthétique lynchéenne active chez le spectateur des réflexes de déjà vu. Des éléments de fiction s’immiscent quotidiennement dans notre imaginaire, nous obsédant au point de prendre le contrôle sur la réalité. Comment la mémoire collective se réapproprie-t-elle une oeuvre culte qui a marqué les sensibilités de masse ? Hollywood usine à fantasmes et Hollywood machine à broyer, à la fois fascinante et perverse. Dans son titre même, Hollywood Angst affiche ce paradoxe et piste le rapport entre réel et fantasmé, en prenant comme cadre l’ultime « fabrique à rêves » où règnent, côte à côte, illusions et désillusions. S’y croisent des femmes vacillantes, un duo de mafiosi, une chanteuse déjantée, des silhouettes flottantes, idoles, fantômes et autres hommes de pouvoir ; tout un microcosme en proie au charme opaque et envoûtant d’un star system vicié. Façonnés sur le mode des archétypes hollywoodiens, six personnages se font les protagonistes d’un scénario fragmenté et onirique. Avec stupeur, candeur, manipulation ou violence, ils semblent assister impuissants au déploiement de leur propre destin ; l’inconscient tient les manettes comme au cœur d’un mauvais rêve. Ces créatures ambiguës aux identités hybridées habitent la scène ; territoire tout désigné pour fluctuer entre fiction et réel, pour osciller entre un paysage mental aux contours flous et une ère de jeu traversée de tensions morbides et d’éclats de voix. Courrier, juillet 2008, Dominique Hartmann interroge Kylie Walters: « Je suis fascinée par les archétypes mis en scène par Hollywood, par ces éléments de fiction qui s’immiscent dans notre imaginaire et créent des impressions de déjà-vu. » Et surtout, par le fait que ces impressions créent un troisième niveau d’existence, entre réalité et fiction. (..) « Ce qui me touche beaucoup dans ce processus, c’est qu’il y a quelque chose de libérateur et qu’il génère une énergie à laquelle on n’a pas accès normalement ». Mais cette troisième dimension a aussi quelque chose d’effrayant puisque chacun y flirte avec « l’imposteur » qui est en lui, avec le désir de se mettre en scène, de « se la jouer » en somme.